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Au sujet de l’article de Nawaat
mardi 14 mars 2023
L’article de Nawaat, revue indépendante publiée par une plateforme collective de cyberactivistes tunisienscréée en 2004, a le mérite de poser les choses.
La montée des discours nationalistes et xénophobes aux plus hauts sommets des états nous préparent un avenir collectif bien sombre...
Je pensais la Tunisie, de par son histoire, à l’abri d’une telle dérive, mais l’accumulation des difficultés économiques et environnementales ont fini par fissurer les socles d’un pays au carrefour des civilisations. Cette dérive est un échec collectif de toutes les politiques d’immigrations au sud comme au nord de la méditerrannée...
A quand une gouvernance mondiale et responsable des dérèglements du monde ?
L’Europe ne peut plus s’extraire de sa part à l’accueil digne dû aux migrants et migrantes qui fuient la misère, la guerre, les violences, et les conséquences du réchauffement climatique.
La Tunisie connait une très grave crise aussi bien économique, qu’environnementale et climatique.
Les taux de chômage peuvent aller jusqu’à + de 50% dans certaines régions,un fort taux de chômage des jeunes diplomés perdure, l’envollée des prix des denrées alimentaires, de l’accès aux soins, au logement... poussent un grand nombre de tunisiennes et tunisiens surtout, à tenter la dangeureuse aventure de l’imigration clandestine vers l’Europe et font le nid d’une corruption ,et de trafics en tout genre que l’état a du mal à enrailler.
Les niveaux de pollution aux plastiques, de pollution due à l’industrie minière (phosphate principalement), à une masse toujours plus importante de déchets tous enfouis sans revalorisation ou recyclage (qui commence un peu avec les bouteilles plastiques), ou rejetés à la mer faute de place dans les sites d’enfouissement, atteingnent des proportions inquiétantes.
Les conséquence du réchauffement climatique rendent invivables les régions du Sud, mais également plus au nord et même en bord de mer, où l’on a parlé cet été d’incendies sous marins. Comment continuer à cultiver par des températures au dessus de 45 degrès, avec des pointes à 49 degrés et des périodes de sècheresses de plus en plus longues ?
Aussi, oui nous devons condamner fermement une dérive xénophobe et nationaliste du président tunisien Kais Saïd, mais sans donner de leçon, ni nous dédouaner de nos responsabilités de pays riche européen où l’extrème droite aussi ne cesse malheureusement de progresser.
Sonia Roisin