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La lettre n° 200

mercredi 6 avril 2016

La Lettre de la Maison du Monde est un
média libre, créé en octobre 1 995 sous sa
forme actuelle. Si elle reste limitée par sa
diffusion papier, sa diffusion sur nos
réseaux locaux et nationaux par Internet
démultiplie le nombre de lecteurs, et ce
sont les valeurs et les idées qu’elle
véhicule, ainsi que les actions dont elle
rend compte, qui donnent la mesure de son
importance.
La parution de ce N° 200 est l’occasion de jeter un
regard rétrospectif sur la décennie passée, comme
pour le N° 1 00 en juin 2006, sur ce que ces cent
derniers numéros nous disent de l’implication de la
Maison du Monde, des associations résidentes et
de nos partenaires dans la solidarité locale ou
internationale et dans le développement durable.
Nous ne ferons pas ici la synthèse de ces cent
numéros, les rapports d’activité des A.G. sont là
pour cela. Mais nous dessinerons à grands traits la
physionomie de cette tranche d’Histoire. En effet,
numéro après numéro, La Lettre se fait l’écho de
soubresauts du monde, elle parle de leurs
répercussions dans notre quotidien et témoigne
des réactions de la société civile pour ne pas en
subir les conséquences mais au contraire pour
construire un avenir qui risque sinon de lui
échapper.
Si l’on s’en tient aux rubriques principales, compte
tenu de nos centres d’intérêts associatifs, il y a une
certaine continuité dans la forme, mais pas
forcément dans le contenu, avec une rupture très
marquée en 201 0-2011 par l’apparition
d’événements mondiaux ou locaux nouveaux. Si le
conflit israélo-palestinien s’est aggravé de jour en
jour avec la « Gaza-strophe », le mur et
l’intensification de la colonisation, le monde arabe a
connu des Printemps inattendus qui ont balayé des
dictatures. Mais, à part le Printemps tunisien, la
plupart ont très vite été remplacés chacun par un
hiver glacial, surtout en Syrie, aujourd’hui à
l’agonie. Et l’Irak, déstabilisé par l’équipée
criminelle de G.W. Bush, l’est plus que jamais avec
la naissance de Daesh qui étend ses ramifications
hors du Moyen Orient, jusqu’en Afrique
subsaharienne. Les guerres civiles en Irak et en
Syrie ont provoqué l’irruption des réfugiés vers
l’Europe, avec tous les drames de la traversée de
la Méditerranée qui se sont ajoutés à ceux des
migrants afghans ou africains. L’arrivée de ces
réfugiés a mis à nu l’égoïsme et le repli sur soi de
la plupart des sociétés des pays européens, en
réactivant des mouvements xénophobes.
En France, en février 201 0, la circulaire Alliot-Marie
demande aux Parquets d’engager des poursuites
contre les personnes appelant ou participant à des
actions de boycott des produits déclarés israéliens.
Cette même année, on a vu se durcir de façon
scandaleuse l’attitude des pouvoirs publics envers
les Roms et leurs soutiens, avec l’apparition du
délit de solidarité humanitaire. Autant d’atteintes
graves à la liberté d’expression. En juin 2011 , la Loi
Besson-Hortefeux-Guéant durcit aussi les
conditions de régularisation des migrants,
provoquant les queues interminables devant les
préfectures.
La mondialisation de l’économie a conduit à la crise
des subprimes de 2008 et au refus des politiques
d’austérité par les peuples. Ainsi est né le
mouvement des Indignés en Espagne et en Grèce.
Pendant ce temps, le 24/04/ 201 3 au Bangladesh,
le tragique effondrement du Rana Plazza (plus de 1
1 27 morts) a mis en lumière l’esclavage moderne
pratiqué par des multinationales.
Ces événements, et tant d’autres\, ont conduit la
Maison du Monde et les associations résidentes
concernées par la tragédie de ces peuples, des
femmes et des enfants, mais aussi par les droits
humains bafoués ou par des problèmes
environnementaux graves à réagir par des
initiatives diverses, chacune dans leur domaine de
compétence. Un quatre-pages en photos donne
quelques exemples de ces questions évoquées et
des initiatives prises, sachant que l’essentiel est le
travail souterrain de tous ces bénévoles qui restent
dans l’ombre.